Katsumi

La reine du Hard-Sex


Interview de katsumi recueillie dans Ecran Large :

Pourrais-tu te présenter à nos lecteurs qui ne te connaissent pas ?
Je m'appelle Katsumi. c'est un prénom japonais très courant. Je l'ai trouvé en cherchant dans des mangas, il y a un personnage qui s'appelle Katsumi Liqeur. Mais en réalité je suis d'origine franco-vietnamienne. J'ai 26 ans. Je suis actrice porno depuis presque 5 ans et j'adore ce que je fais ! Pour ceux qui veulent en savoir plus sur moi je leur recommande le reportage qui a été fait sur moi sur MCM et qui continue d'être diffusé.
Dans quelles circonstances es-tu rentrée dans le X, est-ce que le pas a été facile à franchir ?
Ohlala... J'en ai marre de cette question ! J'allais te dire de te diriger vers mon site (www.clubkatsumi.com) qui comporte une bio et toutes mes interviews où je réponds à cette question, mais malheureusement il n'est pas encore en ligne !
Bon, pour résumer : j'avais 21 ans, j'étais d'un côté désenchantée par le monde en général, mes études, et me sentais appelée à faire quelque chose mais je ne savais pas quoi, j'attendais en quelque sorte un « signe du destin ». De l'autre j'étais avec un petit copain avec qui je bossais dans le milieu de la nuit et qui m'a initiée aux relations sexuelles à plusieurs, aux films pornos.... Quand j'ai donc rencontré le magazine Penthouse et qu'il m'a proposé de tourner, j'étais « réceptive ». J'ai le goût du jeu et du défi. J'ai donc essayé un premier tournage, ça m'a beaucoup plu... 6 mois plus tard je signais un contrat d'exclu et commençais doucement ma carrière. BREF. Ça s'est passé dans des circonstances plutôt saines, naturelles et non, le pas n'a pas été difficile à franchir car j'ai commencé progressivement et c'était vraiment mon choix (pas celui de mon copain !).
Encore trop de gens considèrent les hardeuses comme des salopes et jugent sans savoir. Dans quelle mesure cela te touche ?
Je dis toujours : salope oui, mais à temps partiel ! Pour être franche, en ce qui me concerne, je reconnais être une salope... mais au lit uniquement ! Et dans ce sens je ne trouve pas ça péjoratif, au contraire. Ce qui me désespère c'est le fait que les gens ne puissent pas comprendre qu'il y a un temps pour chaque chose. Je peux très bien adorer me faire « prendre en double », et être pudique sur une plage ! L'actrice est exhib, sexy, nympho... et la femme est comme toutes les autres avec ses peurs et ses complexes. Je ne compte pas toujours sur l'intelligence du public et tant que j'aime ce que je fais à vrai dire je me fous des critiques. Mais je suis touchée si on m'insulte ou qu'on m'attaque directement, ce qui est extrêmement rare d'ailleurs ! Je ne demande pas l'amour des gens, je demande juste le respect, et donc ne pas être cataloguée puis condamnée à cause de ma profession, car oui, c'en est une.
La récente médiatisation des stars du X est-elle à ton avis positive, quand on voit que dans certaines émissions, elles passent pour de ravissantes idiotes ?
Je ne pense pas qu'elle soit si récente. Il me semble que Tabatha Cash, Laure Sinclair et Rocco avaient eu leurs heures de gloire. Mais il est vrai que depuis le phénomène Clara Morgane il y a sans doute plus d'actrices X sur les plateaux-télé que sur les plateaux de tournage ! Je pense que la médiatisation n'est bonne que si elle est faite intelligemment. Se montrer oui, mais pas n'importe où, n'importe comment. Les médias ne choisissent pas toujours les meilleures représentantes du X et j'ai parfois honte de mon milieu en voyant le comportement de certaines actrices. Certaines filles n'ont pas trop de jugeotte et surtout, elles ne sont pas préparées à faire de la télé, elles débarquent et se font massacrer. C'est cruel de la part des présentateurs mais c'est malheureusement le jeu des médias. Bref, on peut être bon dans son métier et ne pas savoir en parler ; dans ce cas il vaut mieux s'abstenir. C'est aux actrices de faire les bons choix, c'est leur image mais aussi toute la réputation du porno qu'elles mettent en jeu, car les gens généralisent. C'est une sacrée responsabilité.
Comment décrirais-tu ta vie sexuelle en dehors des caméras ? Ta libido est-elle touchée par ton métier ?!
Elle est épanouie. Je prends mon pied devant et hors caméra. Mais c'est récent. De mes débuts dans le X à novembre dernier je n'avais pratiquement de rapports que dans les tournages (d'où mon assiduité au boulot !!). C'était donc au départ déséquilibré puis beaucoup trop extrême. J'ai vécu deux années sans tendresse, sans bisous. Je ne connaissais que les rapports de force, le sexe pour le sexe. C'était bon mais parfois aliénant. Aujourd'hui je répartis mieux travail et intimité (j'ai un petit copain). Ma libido a vécu des hauts et des bas mais en ayant appris à me préserver, elle est de nouveau en pleine forme. Je suis toujours excitée avant une scène, j'ai toujours des fantasmes, et quand je rentre à la maison c'est un bonheur de faire l'amour avec mon chéri !
Construire une carrière américaine, c'est se rapprocher d'un rêve ? Quel est-il ? Quelle est ton ambition en terme de carrière ?
En fait, quand je suis partie aux États-Unis il y a deux ans, je n'aurais jamais espérer y avoir du succès. Je suis à l'opposé du physique et de la mentalité des américaines. Je n'avais pas de rêves sinon d'avoir une reconnaissance en France. J'ai commencé ma carrière sans ambition : je ne voulais pas être médiatisée, je ne pensais pas « argent », je voulais juste tenter une expérience, apprendre, avoir et donner le maximum de plaisir. Au fur et à mesure ma carrière s'est développée et a carrément explosé : j'ai maintenant une reconnaissance partout en Europe, aux États-Unis et fais partie des actrices les plus populaires. Mon ambition est désormais de partager mon vécu et mes fantasmes : c'est-à-dire écrire et réaliser. Les deux projets sont en cours.
Comment est perçu le milieu pornographique aux États-Unis ? Le trouves-tu plus ou moins marginal qu'en France ?
Les États-Unis sont très puritains et cela encourage justement un contre-courant extrême et provoc. Le porno en fait partie tout comme le milieu musical, le cinéma... Les actrices américaines (hormis Jenna Jameson et peut-être Tera Patrick) restent dans leur milieu et ne sont pas comme en France, invitées sur les médias grand public. Mais d'un autre côté, tout est plus professionnel, les acteurs ou actrices ont un vrai statut. Le X est un business comme les autres et fonctionne comme les autres milieux avec les mêmes règles. En France on a d'un côté un « X ambiant » dans un pays soit-disant tolérant et démocratique, mais de l'autre nous avons beaucoup de mal à nous faire reconnaître en tant que profession ! Je pense donc que malgré les apparences, le X reste plus marginal en France. On en parle plus pour faire de l'audimat que par ouverture d'esprit.
Quelles sont les principales différences entre une production X française et une américaine ? Par rapport au salaire ?
C'est tellement incomparable ! Pour parler concrêtement : en France on tourne essentiellement des « features », des films à scénario qui durent environ 5 jours. Les horaires sont indéfinis, ça peut très bien être du 8h-2h du mat tous les jours. Deux fois il m'est arrivé de finir à 7h. On n'a pas de repas fixe, pas toujours assez à manger, pas de loges chauffées. En général une seule maquilleuse / coiffeuse. Les membres de l'équipe sont polyvalents (acteur / régisseur, assistant de prod en une seule personne). On apporte nos propres vêtements de tournages, sauf parfois sur les Dorcel. On peut très bien tourner en extérieur en plein hiver. On tourne rarement sur un lit ou un canapé. On n'est pas payé pour les heures supp, il faut se battre pour se faire déclarer et faire accepter ses tarifs.
Aux États-Unis : c'est simple, c'est complètement l'opposé. Même les « features » ne durent que 3 jours car les équipes sont 2 à 3 fois plus importantes. Ajoutez à cela un énorme marché gonzo qui sont des films sans scénar avec du sexe non stop. Je peux bosser presque tous les jours, de 11h à 17h et rentrer chez moi, avoir une vie normale. En France le marché est trop petit, il est impossible de ne vivre que des tournages. Résultat, il faut tout le temps voyager : perte de temps et perte d'argent. Enfin, non seulement les américains sont plus pros, ont plus de moyens, mais en plus ils sont plus attentifs au plaisir des acteurs car beaucoup de réalisateurs ont été acteurs. Pour parler argent, le dollar étant très faible je gagne plus par scène en France mais j'ai plus de revenus aux États-Unis car la fréquence des tournages est énorme. De plus, tout est tarifié : plus c'est hard plus c'est cher. En France c'est toujours « Tu peux faire ci ? Tu peux faire ça ? ... » mais on est vite mal vu quand on parle argent ! Le plus grand tabou du Porno Français c'est l'argent.
L'argent peut-il (ou a-t-il déjà) repoussé tes limites ? Rencontre-tu beaucoup de filles vénales qui acceptent n'importe quoi ?
Non, ça n'a jamais été le moteur. C'est évidemment un stimulant de savoir que je peux gagner tant par mois en étant travailleuse, mais je ne veux pas y penser pendant les scènes, je ne veux pas me sentir sale, vendue... prostituée. Je me concentre sur l'aspect sexuel, mon partenaire, le film. Et ça, ça me motive pour repousser mes limites ! D'ailleurs, chaque fois que je les ai repoussées (comme en faisant une double-anale par exemple) c'était naturellement, voire inconsciemment. J'étais en transe, c'est mon corps qui s'exprimait, pas mon cerveau et ses principes... J'ai eu des périodes aux USA où j'ai vraiment trop bossé ; mais c'était plus par addiction sexuelle, ce qui n'était pas non plus forcément sain je le reconnais.
Il semble malheureusement que beaucoup de filles (et même des très connues !!) ne soient motivées que par le gain et la célébrité, et il est triste d'en voir faire « anal » ,juste parce que ça paye plus. À ce niveau je trouve que le porno peut-être très malsain et destructeur. C'est un métier et on en vit d'accord, mais mettre le rapport à l'argent en priorité est dangereux. Trop d'actrices se laissent aller, n'économisent pas et subissent leur métier. Il faut bien se connaître pour tenir dans ce métier.
Préfères tu les gonzos ou les films scénarisés ? Pourquoi ?
J'aime les deux à partir du moment où j'ai une certaine liberté sur la scène en elle-même. Je m'ennuirais si je ne faisais que du gonzo ou que des « features », j'aime la diversité, c'est important pour la libido. Il y a des gonzos où le réa demande impérativement telles pratiques (strangulations, fessées, crachats etc...), il y a des « features » où on doit tout faire en fonction des lumières, de l'angle de la caméra, ne pas abîmer le make-up, ne pas faire-ci, ne pas faire-ça... AHHH !!! Ca, ça me rend dingue. Gonzo ou feature, pour moi une bonne scène est avant tout un bon feeling entre partenaires, et après peu importe l'aspect technique des positions etc... Rien n'est sale ni trop hard tant que c'est fait spontanément et dans l'excitation. Le reste ne concerne qu'une qualité d'image, de mise-en-scène, de cadrage et de montage. C'est là qu'intervient le talent du réa.
À regarder je préfère en général les gonzos. Je les trouve plus « efficaces » pour se masturber. Les filles y sont plus actives, plus « nasty » (cochonnes). Les « contract girls », hormis Briana Banks, par exemple (Katsumi fait référence ici aux actrices qui sont sous contrat exclusif avec un éditeur, pratique assez courante aux États-unis pour les stars, ndlr), n'ont pas la même rage.
As-tu un film fétiche dans ta filmographie ?
Sans aucun doute mon film préféré est Katsumi et Nomi à Los Angeles (JTC). C'est un film reportage, par le même Toinou qui a fait le reportage qui passe sur MCM. Il montre mon tout premier voyage aux States et ce, avec mon amie Nomi. On m'y voit aussi en tournages et lors d'une scène j'ai même un coup de foudre. C'est un film beau de par sa spontanéité, sa fraîcheur... Sinon les films de Michael Ninn comme Lost Angels, Katsumi ou encore Pussy Kat sont des références pour leur esthétisme. Enfin, Katsumi's dirty deeds (Red Light Distritct) que j'ai tourné en juin avec et pour Manuel Ferrara a été très marquant, Manuel étant mon acteur fétiche !
Quel est le dernier film que tu as vu au cinoche ? Tu en as pensé quoi ?
Je viens d'aller voir La guerre des Mondes. Je n'ai pas lu le livre mais j'ai trouvé le film excellent, terrifiant. Les acteurs sont admirables, les effets spéciaux impressionnants. La fin est abrupte mais je ne trouve pas qu'elle gâche le film. La triste leçon du film est qu'après tout, si la vie est précieuse.... il n'est pas sûr que tous les êtres humains la méritent. J'ai hâte d'aller voir The Devil's rejects de Rob Zombie, mais à mon avis vous ne pourrez pas le voir en France.
Y a-t-il une vie après le X ? Est-ce qu'il t'arrive d'y songer ou tu es plutôt du genre à vivre à 200% l'instant présent sans penser à l'avenir ?
(AH AH!! J'adore cette question. Dernièrement on m'a aussi demandé: « comment tu as fini dans le X ? Tu veux pas t'en sortir ? »...)
J'ai une vie dans le X et je compte bien la poursuivre... mais cette fois-ci en tant que réalisatrice. Il faut d'abord que je trouve une bonne prod avec laquelle je m'entende bien. L'idéal est ensuite de pouvoir produire soi-même. Il est certain que j'ai un instinct de futur maman et je ne me vois pas montrer mes fesses en fondant un foyer. Je vais donc petit à petit me ranger dans un an et me stabiliser avec mon chéri.
Pour répondre à ta seconde question je vis bel et bien l'instant à 200%, ce qui n'empêche pas de regarder l'avenir et d'anticiper. Je mets mon argent de côté, je remplis mon planning sur 1 an, je suis quelqu'un d'anxieux. Mon métier est déjà suffisamment fragile comme ça, je peux tout perdre du jour au lendemain, je ne vais pas en plus être insouciante. On peut être actrice porno et être responsable !






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